Je l’avais annoncé, le voilà aujourd’hui : l’article sur mes conseils pour apprendre le japonais. Apprendre une autre langue que sa langue natale est déjà un défi, mais le japonais, c’est encore plus challengeant. Évidemment aucun mot ne semble familier, puisque même les caractères sont nouveaux.
Cela veut donc dire tout apprendre de 0, des symboles à la façon de construire les phrases qui n’est pas la même. Pourquoi apprendre le japonais quand ça semble si compliqué ? Je pense à trois raisons principales :
- c’est plus compliqué que ça n’en a l’air (« Tout est possible » est mon slogan, alors why not ?) ;
- c’est culturellement très intéressant, apprendre une langue est un moyen de comprendre de manière plus profonde la culture d’un pays ;
- c’est plus fun de parler aux locaux dans leur propre langue, et ça augmente les chances d’interactions sociales.
Connaître les bases du Japon était sur ma to-do list avant de partir, et je suis bien content d’être arrivé avec quelques mots de vocabulaire. Si toi aussi tu aimerais apprendre le japonais (ou une autre langue différente de la nôtre), ou si tu es simplement curieux de savoir comment je fais pour progresser en japonais, je te partage ici mes astuces.
Commence par le vocabulaire du quotidien
C’est logique mais ça me semble important de l’écrire : apprends d’abord des mots que tu vas régulièrement utiliser. Premièrement, car ça sera plus facile de les mémoriser, et deuxièmement car tu auras plus de chance de les utiliser.
→ Idée pratique : crée tes propres fiches avec
- Le mot en japonais
- Sa lecture en hiragana / katakana (je t’explique ce que c’est juste après)
- La traduction
- Une phrase d’exemple
Pose des bases solides en grammaire avec les particules
La grammaire japonaise est très différente de celle du français, mais comme je l’évoquais en intro, pas nécessairement plus compliquée. La logique est souvent plus simple d’ailleurs : pas de conjugaison selon les personnes, pas de genre, pas de pluriel !
Par contre, il faut comprendre comment fonctionnent les particules, les niveaux de politesse, et l’ordre des mots (souvent sujet – complément – verbe). Les particules sont des mots de liaison qui en fonction du contexte peuvent accompagner une action, expliciter une destination, ou être utilisés comme le verbe être.
→ Ne néglige pas l’apprentissage des particules, c’est vraiment le cœur de la langue japonaise, ce par quoi j’ai commencé (je te partage mon expérience à la fin de l’article).
Apprends les hiragana et katakana dès le départ
Avant même de plonger plus spécifiquement dans le vocabulaire ou la grammaire, il est essentiel de maîtriser les deux syllabaires japonais : les hiragana et les katakana. Ils représentent chacun 46 sons de base et permettent de lire et écrire des mots japonais courants ainsi que des mots d’origine étrangère (katakana).
Tu pourras ainsi lire les menus, les panneaux et les sous-titres japonais de base. Tu seras aussi plus à l’aise pour apprendre les kanji ensuite, qui sont basés sur ces systèmes.
→ Conseil : révise chaque jour 5 à 10 caractères pour progresser rapidement.
Pratique l’écriture à la main
À l’ère du numérique, on pourrait se dire que savoir écrire à la main n’est pas indispensable… mais au contraire, cela aide énormément à mémoriser les fameux kanji dont je te parlais juste au-dessus et à mieux comprendre leur construction.
NB : Les kanjis sont les signes qui permettent d’écrire en japonais, identiques ou similaires aux sinogrammes utilisés pour les langues chinoises.
→ Quelques astuces d’écriture :
- Tiens un journal en japonais (même 2 ou 3 phrases par jour)
- Recopie des phrases d’exemple
- Écris les kanji en les décomposant
Intègre des applications dans ta routine
Les applications pour apprendre le japonais sont un réel soutien pour progresser, même avec peu de temps. Quelques minutes par jour font vraiment la différence sur le long terme. Cela permet de garder un bon rythme sans surcharge mentale. Et je pense que la régularité est la clé du succès !
Les applications sont particulièrement utiles pour apprendre à écrire, car oui, on n’apprend pas seulement à lire le japonais, mais aussi à le dessiner…
→ 15 minutes par jour suffisent à maintenir un bon rythme (et si tu as plus de temps, comme c’est mon cas, alors tu peux t’y mettre à fond).
Expose-toi à du contenu natif
Rien de tel que de s’immerger dans la réalité pour apprendre une nouvelle langue, surtout lorsque ton oreille n’a absolument jamais été habituée à l’écouter avant. Le gros avantage de la langue japonaise est qu’il existe énormément de contenu en version originale : que ce soit à travers des animés, des films, des vidéos sur YouTube ou même des podcasts, le choix est très varié.
On l’entend souvent et c’est tellement vrai : regarde tes séries préférées en japonais, avec sous-titres français pour commencer, puis en japonais, voire sans sous-titres si t’es devenu fluent japonais !
→ Et n’oublie pas, même si tu ne comprends pas tout, ton cerveau s’habitue aux sons et aux structures, en gros il travaille même si tu as l’impression de ne rien capter.
Apprends et révise quotidiennement
Le japonais a un vocabulaire très varié et différent du français, mais pas de panique : l’important est d’y aller petit à petit. Justement, pour ne pas te sentir submergé(e), je pense qu’il vaut mieux privilégier une approche pas à pas, sans te fixer d’objectif trop ambitieux dès le début (on reparlera objectif un peu plus loin).
Si tu apprends 5 nouveaux mots par jour et que tu les révises régulièrement pour ne pas les oublier, ça fait une petite quarantaine de mots en une semaine, c’est déjà énorme.
Quelques idées de thèmes à privilégier au début :
- Les chiffres, les jours de la semaine
- Les salutations
- Les verbes du quotidien (manger, aller, faire…)
- Les adjectifs de base (grand, petit, chaud, froid…)
→ Pense à tenir un carnet ou une appli pour tout noter et pouvoir réviser !
Parle avec des natifs dès que possible
C’est probablement le conseil qui a eu le plus d’impact sur mes progrès : parler avec un natif force à sortir de ta zone de confort et à utiliser la langue en conditions réelles. Tu te souviens de ma rencontre avec Saïto-San ? Mes premiers mots au Japon, que d’émotion… Ça restera indéniablement dans les moments les plus marquants de mon séjour ici.
Si chaque pas dans la rue est en soi une occasion d’entendre du japonais ou de discuter, il existe aussi des soirées dédiées à la pratique des langues (une occasion également de rencontrer du monde).
→ Même quelques minutes de conversation par semaine font une grande différence !
Fixe-toi des objectifs clairs et mesurables
Plutôt que de dire « je veux parler japonais », ce qui est très vague, définis plutôt des objectifs concrets qui pourront te motiver et être atteints au fur et à mesure.
Voici quelques exemples d’objectifs chiffrés pour que tu puisses facilement les mesurer (et sentir les progrès) :
- Apprendre les 100 kanji les plus fréquents en 2 mois
- Tenir une conversation de 5 minutes d’ici 3 semaines
- Regarder un anime avec sous-titres japonais dans 6 mois
→ Avoir une feuille de route booste la motivation et évite de stagner (voire d’abandonner, ce qui arrive très régulièrement dans l’apprentissage des langues).
Sois régulier et patient
Le meilleur conseil pour la fin !
Le japonais n’est pas une langue facile que l’on apprend en deux mois. C’est pourquoi il est important de garder une certaine régularité, selon évidemment le temps que tu peux y consacrer. Tu verras rapidement des résultats. Mieux vaut étudier 20 minutes par jour que 3 heures une seule fois par semaine, les améliorations seront beaucoup plus mesurables et constantes.
Mes astuces pour rester motivé(e) :
- Suis tes progrès avec une app ou un carnet
- Rejoins un groupe d’apprenants si tu peux
- Célèbre tes petites victoires (première phrase comprise, premier kanji retenu, premier échange avec un natif, etc).
→ Rappelle-toi que chacun a son propre rythme (et ses propres objectifs). Et surtout, garde en tête que la clé, c’est la constance.
Mon apprentissage du japonais en résumé :
Dès que les démarches concernant mon départ ont commencé à se concrétiser, j’ai immédiatement souscrit à une formation en ligne avec Zéro to Japan qui propose énormément d’exercices et une conférence commune une fois par semaine. Mais j’ai pris le wagon en retard (un comble pour un nomade sur rails) donc je n’avais pas le niveau. J’ai essayé d’apprendre tout seul avec les exos en ligne, mais j’avoue que ça n’était pas optimal, tout seul derrière mon écran.
En plus, la plateforme a bugué pendant plus d’un mois, je n’y avais donc pas accès. C’est là que j’ai malheureusement lâché ! L’approche du départ ne m’a pas aidée, j’étais submergé. Et avec du recul, je me dis que mes objectifs n’étaient probablement pas assez clairs, c’est pourquoi ça fait partie de mes conseils.
Ensuite, j’ai essayé d’apprendre dans le Transsibérien en reprenant les conférences en ligne, mais le gars lisait son PowerPoint sans se soucier de l’audience, j’avoue que je n’ai pas accroché et que j’ai donc de nouveau décroché… Mais arrivé au Japon, c’est là que j’ai vraiment commencé à pratiquer ! Ne serait-ce que pour commander un café (le fameux vocabulaire de base), j’entendais enfin les mots que j’avais appris et que j’entendais tout le temps dans les animés (l’apprentissage avec du contenu natif).
C’était enfin de la pratique à l’état pur, donc ça m’a remotivé. Et c’est là que je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette à fond. Je suivais des comptes Instagram, et parmi eux, @ecyjapan_emiri a attiré mon attention. Le gros plus : ce sont des cours en 1 to 1, en anglais. J’ai commencé par le cours d’essai gratuit, pendant lequel on a directement appris les particules. On a commencé par les basiques, et je me suis rendu compte que je n’avais même pas le niveau, donc les cours privés ne sont pas un luxe !
Ce sont des leçons de 45 minutes, avec de la pratique et des devoirs à la maison (retour en enfance). Pour l’instant je me suis engagé sur 8 cours, et bosse une à deux heures par jour (principalement le vocabulaire du quotidien et les particules). Voici quelques mots de base :
- Bonjour le matin = ohayō
- Bonjour dans la journée = kon’nichiwa
- Bonsoir = konbanwa
- Merci = arigatō
- Merci beaucoup = arigato gozaimasu
- Quand tu demandes quelque chose = kudasai ou
- Pour s’excuser = sumimasen (je l‘entends beaucoup dans la rue et dans les transports en commun)
Est-ce que tu connaissais quelques mots ?
Sinon, je finirai sur le fait que les gens apprécient vraiment quand on s’exprime dans leur propre langue, ça montre que l’on fait des efforts, que l’on a envie de s’imprégner de la culture et de communiquer avec eux. À noter qu’en général les gens me parlent en anglais, sauf dans les endroits vraiment petits, mais je peux me la péter (parfois) en répondant en japonais 🙂
Bref, apprendre le japonais est une aventure qui n’est pas toujours facile, mais avec une approche structurée, de bons outils et de la passion, on peut progresser vraiment rapidement. J’espère que ces 10 conseils te donneront une base solide pour avancer sans vous décourager, ou t’ont permis de voyager par procuration au pays du Soleil levant.
Comme d’hab, je te partage les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone jusqu’au Japon.
C’est par ici pour embarquer avec moi sur les rails :
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Et pour ceux qui prennent le train en marche, retrouvez ici tous les articles publiés précédemment.
On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine pour plus d’infos sur le pays du Soleil levant !
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