Konnichiwa !
Après quelques articles sur le Japon, sa culture et ses traditions ancestrales, j’avais envie cette semaine de te parler du voyage dans son état pur. Je veux dire, le voyage solo en lui-même.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques news sur mon programme : après un mois et demi à Tokyo, je viens d’arriver à Osaka pour 10 jours. Et justement, c’est le fait de reprendre la route après être resté posé pendant pas mal de temps dans la capitale qui m’a inspiré le sujet de cette publication.
Sinon, le 29 mai je serai de retour à Fukuoka pour reprendre le ferry dans l’autre sens le lendemain, direction la Corée du sud où je retrouve des potes à Busan. On passera quelques jours ensemble à Séoul, puis le 3 juin je prévois d’aller sur l’île de Jeju pour au moins une semaine.
Tout ça pour dire que je reviendrai au Japon mi-juin pour ma deuxième partie de voyage, 90 jours de plus, pendant laquelle je vais me balader pour explorer ce que je ne connais pas encore.
Concernant notre thème du jour, l’aventure solo : voyager seul peut sembler effrayant à première vue. L’idée de se retrouver loin de chez soi, sans repère ni compagnie familière, fait écho à une certaine solitude. Pourtant, de plus en plus de personnes choisissent ce mode de vie. Pourquoi ? Parce que le voyage solo n’est pas seulement un chemin vers l’introspection, mais aussi une porte ouverte vers une sociabilité plus riche, plus choisie, plus authentique.
Dans cet article, je t’explique comment le voyage solo, souvent perçu comme un acte solitaire, peut devenir une expérience profondément sociale, notamment à l’ère du digital nomadisme. Et comment alterner entre barouder et se poser est probablement la clé d’un voyage solo réussi.
Voyager seul : un choix qui fait peur… au début
Au départ, voyager seul demande sans aucun doute une grosse dose de courage. On quitte le confort d’une routine, d’un entourage, pour plonger dans l’inconnu total. Dis comme ça, ça ne donne pas forcément envie… L’image du voyageur solo peut évoquer à certains la peur du silence, des dîners en tête-à-tête avec soi-même, des trajets en solitaire. Et je ne dirai pas le contraire, ça fait partie de l’aventure en solo.
MAIS cette solitude initiale, loin d’être un obstacle, agit souvent comme un déclencheur. Elle nous pousse à sortir de notre zone de confort, à aller vers les autres, à créer de nouvelles connexions que l’on n’aurait peut-être pas déclenchées en étant accompagné.
Aussi, la solitude, que ce soit en voyage ou non, amène vers une meilleure connaissance de soi, un élément essentiel pour établir des relations sociales plus sincères. D’ailleurs, as-tu lu mon article sur l’importance de s’écouter en voyage solo ?
Apprendre à être seul pour mieux être avec les autres
Le voyage solo apprend l’écoute, la patience, la capacité à observer. En cultivant ces qualités, le voyageur développe une présence plus authentique dans ses interactions. Cela rend les rencontres plus profondes, plus durables, moins superficielles.
C’est aussi une opportunité de nouer des amitiés sur des bases nouvelles : non pas sur l’origine géographique ou le travail, mais avec des affinités humaines, des passions partagées, des chemins de vie similaires.
La solitude choisie, un luxe rare
Ironiquement, beaucoup de voyageurs longue durée cherchent à retrouver la solitude après des semaines de rencontres intenses. Car oui, voyager pendant plusieurs mois est souvent épuisant socialement. Le voyage solo permet une gestion plus fine de son temps social : on peut choisir d’être seul quand on le souhaite, et de s’ouvrir aux autres quand on en ressent le besoin.
Ce contrôle sur son rythme de vie est clairement un luxe que peu de formes de voyage permettent. Il s’adapte aux personnalités introverties comme extraverties, et offre une liberté précieuse.
Finalement, quand on voyage solo, le rythme alterne souvent entre des moments de voyage où les rencontres sont faciles, et des moments de stabilité où on va se recentrer sur soi. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients, voyons lesquels…
Le voyage a ses avantages, et ses désavantages…
Si le voyage est idéalisé de nos jours avec les publications idylliques que l’on voit passer sur les réseaux, sache que ça n’est pas tous les jours l’aventure incroyable à laquelle on veut te faire croire. Certes, voyager est magique, mais l’aventure comporte aussi son lot de désagréments.
Les avantages du voyage
Le voyage, qu’il s’agisse de séjours courts ou prolongés, offre en effet une expérience incomparable. L’un des principaux avantages du voyage est la découverte, la possibilité de voir une multitude de choses qu’on ne verra pas en étant chez soi, des paysages à couper le souffle aux cultures fascinantes. Chaque nouvelle destination élargit nos horizons.
Au-delà de la simple exploration, le voyage procure une forte stimulation intellectuelle, le voyageur étant constamment confronté à de nouvelles idées, de nouvelles façons de penser et de vivre, de nouvelles langues. Cette remise en question des repères est non seulement excitante, mais aussi bénéfique pour le développement personnel.
C’est pourquoi le voyage est ainsi une véritable école de vie, propice à l’enrichissement culturel et à l’apprentissage constant.
Les bémols du voyage
Malgré ces nombreux avantages, le voyage comporte également des inconvénients dont on ne parle pas forcément sur les réseaux. Le bémol le plus évident est la logistique : gestion des transports, des hébergements et des itinéraires. Tout cela peut rapidement devenir source de stress, surtout lors de voyages longue distance ou dans des pays où les infrastructures sont moins développées. Organiser un voyage demande beaucoup de temps et d’énergie.
Les rencontres d’une journée ou d’un soir font aussi partie des inconvénients, car les chemins se croisent sans cesse. Si le voyage permet de rencontrer des gens desquels on se sent proche rapidement, ces rencontres restent souvent éphémères. J’ai souvent ressenti le désir de tisser des liens plus profonds, mais les circonstances du voyage rendent souvent cela impossible. Est-ce que tu as déjà vécu ça aussi ?
La stabilité en voyage a aussi du bon et du moins bon…
Quand je dis stabilité, je veux parler de celle en voyage, quand tu décides de poser ton sac au même endroit pendant quelques semaines, pour t’éviter la surcharge émotionnelle du voyage, et te donner une chance pour des rencontres un peu plus durables.
Les avantages de la stabilité
Se poser en voyage offre un ancrage émotionnel, particulièrement important pour ceux qui recherchent une routine apaisante qu’il est difficile de trouver lorsque l’on bouge régulièrement. Cette opportunité de se poser engendre un sentiment de sécurité et de confort, éléments essentiels pour des moments plus sereins et sans surprise.
En outre, la sociabilité est renforcée lorsque l’on reste dans un même environnement pendant un petit moment (à toi de voir si tu as besoin de te poser pendant quelques semaines ou quelques mois). Ces liens durables peuvent offrir un soutien plus solide que des rencontres éphémères, et des interactions régulières qui favorisent le bien-être social.
Le confort est également un atout majeur de la stabilité en voyage. Avoir un chez-soi, certes temporaire, mais un chez-soi tout de même, une routine et un réseau, permet de profiter d’un mode de vie plus doux, sans les imprévus ou les contraintes liés au voyage.
Les bémols de la stabilité
Cependant, la stabilité comporte également ses inconvénients. Sinon, ça serait trop facile ! Le premier bémol que j’ai remarqué, je dirais que c’est la monotonie qui s’installe vite pour une âme aventurière : vivre dans le même environnement, répéter les mêmes activités et rencontrer les mêmes personnes peut entraîner un sentiment d’ennui. Le manque de nouveauté peut, au bout d’un certain temps, rendre la vie quotidienne moins stimulante.
De plus, cette stabilité peut parfois devenir trop confortable. En s’installant dans une routine sécurisante, on risque de perdre le goût de l’aventure et de l’exploration. C’est ce qui m’est arrivé après un mois et demi à Tokyo, pas facile de me remettre en route. Même si j’en étais tout de même très content, j’étais triste de quitter les personnes avec qui j’ai créé de beaux liens pendant plusieurs semaines. Ma dernière soirée était justement un Meet up organisé un mercredi sur deux dans mon espace de coworking, moment émotionnellement très fort… J’ai même eu droit à des câlins à mon départ, ce qui se fait rarement dans la culture japonaise. Ça m’a beaucoup touché !
Focus sur le digital nomadisme : catalyseur de rencontres
Pour tenter un équilibre entre la solitude et la sociabilité, le digital nomadisme est une bonne option. Il a d’ailleurs le vent en poupe depuis le COVID pendant lequel les opportunités de travail en ligne se sont largement développées. As-tu déjà tenté l’expérience ?
Qu’est-ce qu’un digital nomad ?
Un digital nomad est une personne qui travaille à distance, souvent dans les domaines du web, du marketing, du design ou du développement, tout en voyageant à travers le monde. Cette mobilité est rendue possible par les outils numériques, les espaces de coworking, et une connectivité Internet de plus en plus accessible à l’échelle mondiale.
Cette forme particulière de voyage permet un équilibre appréciable entre vie pro et vie perso. C’est comme cela que je voyage, et j’adore ça ! Aussi, cela permet une rentrée d’argent évidemment non négligeable.
Une communauté mondiale en pleine expansion
Est-ce que tu savais que les digital nomads forment une communauté dynamique dans beaucoup de grandes villes du monde ? À Chiang Mai, à Bali, à Medellín ou à Lisbonne, pour citer les villes les plus connues pour le nomadisme, les travailleurs en ligne se retrouvent dans des colivings, des cafés spécialisés ou des événements communautaires.
Ces lieux facilitent les échanges, créent des synergies professionnelles, mais surtout, brisent la solitude. J’allais tous les mercredi dans mon espace de coworking à Tokyo (free beeeeer à 17h !), ce qui m’a permis de créer des liens avec des locaux, que je reverrai probablement quand je repasserai par la capitale.
Des lieux pensés pour connecter
Certains espaces sont devenus de véritables catalyseurs de sociabilité pour les voyageurs solos, c’est bon à savoir si tu prévois un voyage similaire :
- Les auberges de jeunesse nouvelle génération → modernes, avec des espaces de coworking et des cuisines communes.
- Les colivings → logement, travail, et communauté sous un même toit.
- Les plateformes comme Meetup ou Nomad List → pour rencontrer d’autres voyageurs ou professionnels, surtout dans les grandes villes.
- Les retraites de nomades → mêlant formation, yoga, surf ou développement personnel.
Pour conclure, le voyage solo est loin d’être un isolement, comme tu as pu le voir dans cet article. Si tu en as déjà fait l’expérience, quel est d’ailleurs ton retour à ce sujet ? L’aventure en solo est un excellent mix entre solitude et rencontres. Surtout à l’ère du digital nomadisme, qui est devenu un mode de vie privilégié pour ceux qui recherchent un équilibre entre indépendance, exploration et connexion humaine.
PS : C’était un article de fond assez long, on fera peut-être un peu plus léger la semaine prochaine 🙂
Comme d’hab, je te partage les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone au Japon.
C’est par ici pour embarquer avec moi sur les rails :
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Et pour ceux qui prennent le train en marche, retrouvez ici tous les articles publiés précédemment.
On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine pour toujours plus d’infos sur le pays du Soleil levant !
Coucou mon petit cousin,
Alors le grand voyageur Samson d’Anjou… Bel article que ce dernier et ces nouveaux horizons que tu vas découvrir. Je suis entrain de lire Bernard Ollivier Longue marche tome 1 sur la route de la Soie. Fabuleux! Je pense que tu pourras écrire le tien à ton retour.
Merci de nous faire voyager ainsi en pays du soleil levant… les sentiments que tu livres sont bien sûr partager, sentiments naturels, que tu ne peux comprendre qu’en les vivant. Les rencontres enrichissent nos vies, lorsque l’on peut les partager. Un regard, un sourire, un bonjour sont le Béaba des rencontres et la reconnaissance de l’autre.
C’est comme les randonneurs solitaires dans des régions inconnues. Il y en a plein dans nos régions de France.
Bravo Jérémie et grand merci. Prends soin de toi!
Je t’embrasse
Pierrot