Après une semaine dans le Transsibérien et une semaine à Pékin, je sens que le premier vrai challenge de ce voyage est de trouver mon rythme. Car je pense que la fréquence de voyage est tout à fait personnelle, et peut d’ailleurs varier selon les moments et les humeurs.
Afin de pouvoir découvrir sa propre cadence, il est essentiel de s’écouter. C’est ce que j’essaie de faire en ce moment à Séoul. Cela fait quelques jours que je suis attentif aux signaux de mon corps, à ce que j’ai réellement envie de faire (et de ne pas faire). Ça paraît simple comme ça, mais ça ne l’est pas tant…
C’est pourquoi j’ai décidé de consacrer un article sur l’écoute de soi. En particulier en voyage, loin de sa zone de confort et de ses repères, apprendre à s’écouter est primordial, pour deux raisons fortement liées : être en accord avec soi-même (non avec les autres), et du coup éviter de dépenser une énergie à coller avec une image qui n’est pas la nôtre.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je me questionne : sur une échelle de 1 à 10, à combien évaluerais-tu ta propre capacité à t’écouter ? Si les premiers articles ont été très factuels, avec des nouvelles sur mon avancée géographique, on aborde aujourd’hui un sujet un peu plus philosophique. Le contexte est évidemment le voyage, mais cela s’applique aussi à la vie de tous les jours.
Quand le voyage devient une course
Le voyage est souvent idéalisé comme une aventure sans limites, une opportunité d’explorer, de découvrir et d’accumuler un maximum d’expériences en un temps restreint. Pourtant, cette course effrénée peut engendrer de la fatigue, une perte de sens et une déconnexion de soi. Se poser la question de son propre rythme devient alors essentiel : comment voyager autrement, en m’écoutant vraiment pour trouver mon propre rythme ?
J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, mais cette aventure est particulière, car elle est sur le long terme. Aussi, c’est la première fois que je pars aussi longtemps non accompagné ou pour rejoindre quelqu’un. Qui dit solitude, dit réflexion. Et qui dit solitude en voyage, dit réflexion entre autre sur mon propre voyage…
Je me rends compte que voyager implique parfois une pression implicite à enchaîner les visites, à explorer chaque recoin d’une ville et à profiter de chaque instant pour en faire une expérience mémorable. C’est ce que j’ai vécu les premières semaines.
Dans un monde où l’efficacité et l’optimisation sont valorisées, cette mentalité peut se répercuter sur la manière de voyager :
- Accumuler les visites : musées, monuments, quartiers emblématiques, chaque jour devient une quête de découvertes.
- Multiplier les expériences : tester la gastronomie locale, participer à des événements culturels, rencontrer des locaux.
- Capturer chaque moment : photos, vidéos, partages sur les réseaux sociaux, tout semble devoir être immortalisé.
Cette approche, bien que passionnante, peut s’avérer épuisante, surtout sur le long terme. Je réalise seulement maintenant que Pékin a été intense pour moi, surtout à cause de mon rythme effréné de visites.
J’avais jusqu’à maintenant un rythme plutôt rapide, exception faite du Transsibérien. En effet, je n’ai pas eu beaucoup de moments off, ce qui m’a en quelque sorte enfermé dans ma bulle.
Le fait d’être dans une (très) grande ville a aussi sans aucun doute des conséquences. Dès mon arrivée au Japon, je compte bien me trouver un onsen, ces sources d’eau chaude où les japonais vont se ressourcer.
Les signes d’un besoin de pause
Depuis quelques jours, j’ai reçu plusieurs messages de mon corps que je n’aurais peut-être pas écouté dans ma vie d’avant. J’ai l’impression qu’en voyage solo, je suis beaucoup plus attentif à mes ressentis et à mon état physique.
Quelques maux de ventre m’ont fait comprendre que je ne m’alimentais probablement pas très bien, un manque de fibre peut-être. Lorsque l’on est toujours en mouvement, pas facile de trouver les produits que l’on souhaite et de prendre le temps de cuisiner. Résolution de cette semaine : améliorer mon alimentation, notamment en trouvant de bonnes adresses végé.
La fatigue est aussi un signal évident que le rythme est trop intense… Après plusieurs jours d’exploration, le corps m’envoie des signes pour ralentir. Voici quelques indices qui aident à identifier le besoin (plus ou moins) urgent de diminuer la cadence :
- Maux physiques : troubles digestifs, fatigue, tensions musculaires ;
- Surcharge mentale : impression de ne pas profiter pleinement, esprit préoccupé par la liste des choses à faire ;
- Manque de moments de pause : pas de temps pour juste être, se poser sans obligation.
Tu l’as peut-être remarqué sur les réseaux, j’ai envie de me poser en ce moment. J’ai passé l’après-midi dans un café hier, à savourer un cappuccino et à avancer tranquillement sur mes projets comme le site par exemple.
Un moyen de recentrer mon voyage sur le bien-être plutôt que sur la performance. Après mes visites hebdomadaires de temples à Pékin, je préfère marcher dans des parcs à Séoul, plus loin de la foule et proche de la nature.
Réajuster son rythme : écouter son corps et son esprit
Plutôt que de céder à la pression de « tout voir, tout faire », il est essentiel de trouver un équilibre en intégrant des moments de pause et d’introspection dans son voyage. Voici quelques astuces qui pourraient t’aider :
1. Prendre du recul sur sa façon de voyager
Un constat intéressant émerge souvent après plusieurs voyages : l’envie d’un rythme plus lent. Il est fréquent de commencer un voyage sur un rythme effréné, avec l’influence du modèle du salarié en vacances nous imposant une optimisation du temps : beaucoup de voyageurs suivent inconsciemment le modèle du tourisme classique, où chaque jour est planifié pour maximiser le séjour.
Prendre conscience qu’un voyage au long cours n’a pas besoin d’être une succession d’activités est essentiel pour maintenir le voyage sur la durée. C’est exactement ce qu’il en train de m’arriver.
2. Intégrer des pauses régénérantes
Ralentir ne signifie pas ne rien faire, mais s’accorder des pauses en choisissant des activités qui ressourcent véritablement :
- Se poser dans un endroit agréable : un café chaleureux, un parc calme ou un espace de coworking inspirant.
- Pratiquer des activités douces : écouter un podcast en marchant, écrire ses ressentis dans un journal, dessiner.
- Se reconnecter à son corps : boire suffisamment d’eau, manger des repas équilibrés, privilégier des aliments riches en fibres pour éviter les inconforts digestifs.
N’hésite pas à allonger la liste, tous les conseils sont bons à prendre !
3. Changer son regard sur l’exploration
Voyager ne signifie pas forcément « voir le maximum de choses ». L’expérience peut être enrichie en adoptant une approche plus contemplative et immersive :
- Privilégier des lieux ressourçants : bains d’eau chaude, espaces naturels, promenades en forêt ou en bord de mer.
- Favoriser les expériences sensorielles : sentir les odeurs d’un marché, écouter la musique locale, toucher les textures des tissus artisanaux.
- S’accorder des moments de solitude : ne pas toujours chercher à remplir son emploi du temps de rencontres et d’activités.
Ces différentes perspectives de voyage s’accordent d’ailleurs avec un impact minimiser sur la planète, une manière plus consciente de la découvrir.
En conclusion de cette réflexion, je dirais qu’il est fondamental de s’autoriser à voyager autrement. Prendre conscience de son propre rythme et ajuster son voyage en fonction de ses besoins est une véritable richesse. Se donner la permission de ralentir est une nécessité dans la vie de tous les jours, que ce soit en voyage ou pas. Est-ce que tu es d’accord ?
Aussi, se détacher des attentes extérieures et prendre du recul sur ses propres habitudes est un exercice complexe et intéressant pour pouvoir trouver son propre rythme. Voyager en s’écoutant, c’est finalement se reconnecter à l’essence même du voyage : un moment pour soi, pour découvrir non seulement le monde, mais aussi sa propre manière de l’habiter.
Comme d’hab, je te partage les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone jusqu’au Japon.
C’est par ici pour embarquer avec moi sur les rails :
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Et pour ceux qui prennent le train en marche, retrouvez ici tous les articles publiés précédemment.
On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine, peut-être en direct du Japon !
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