Matsuri, plongée au cœur d’un festival traditionnel japonais

La semaine dernière, je te parlais des Koinobori, as-tu lu l’article ? On reste dans la thématique des festivals avec la publication du jour. Cette fois, je te fais découvrir les matsuri. Bien plus que de simples festivals, ils incarnent l’âme du Japon traditionnel, entre spiritualité, célébration communautaire et spectacle visuel.

L’idée m’est venue de te partager ça après l’invitation que j’ai reçue de participer à un fameux matsuri samedi dernier, une expérience locale que j’ai vraiment adoré, et dont mes épaules en portent encore les marques (oui, c’était physique).

Ces fêtes, qui rythment le calendrier japonais tout au long de l’année, sont l’occasion pour les habitants de célébrer les divinités shintoïstes ou bouddhistes, de marquer les saisons ou encore de perpétuer des rituels ancestraux.

C’est parti pour une immersion dans l’univers des matsuri japonais, à travers leur signification et leurs rituels.

Qu’est-ce qu’un matsuri exactement ?

Tu dois probablement te demander ce que signifie le terme matsuri. Il peut littéralement se traduire par « festival » ou « fête » en japonais. Il englobe une grande diversité d’événements, généralement liés à une pratique religieuse ou à une tradition locale. Chaque région du Japon, chaque sanctuaire ou chaque temple a son propre matsuri avec ses particularités.

Les matsuri sont souvent associés au shintoïsme, la religion native du Japon, bien qu’il existe aussi des festivals bouddhistes. L’une des caractéristiques communes est la présence d’un rituel ou d’une cérémonie religieuse, souvent suivie d’activités festives et culturelles.

Samedi dernier, j’ai eu la chance d’être invité à l’un de ses événements célébré dans le quartier de mon coworking, à Kodenmacho. J’ai d’abord cru que j’allais être spectateur, mais j’ai finalement été acteur des festivités. C’est exactement pour ce genre d’expériences que je voyage, alors j’étais aux anges !

Origines et signification spirituelle

Les origines des matsuri remontent carrément à l’Antiquité. À l’époque, les communautés rurales organisaient des rituels pour honorer les kami (esprits ou dieux du shintoïsme) et leur demander de bonnes récoltes, de la pluie ou la protection contre les catastrophes naturelles. Tu remarqueras la place toujours prépondérante de la nature dans la culture japonaise.

Le cœur du festival est souvent la procession du mikoshi, un sanctuaire portatif dans lequel réside temporairement un dieu. Les fidèles croient que lorsque ledit mikoshi est déplacé à travers les rues, la divinité purifie les lieux et bénit les habitants. C’est précisément ce sanctuaire que j’ai porté à plusieurs reprises et qui m’a laissé de beaux bleus sur les épaules. Mais je le referais sans hésiter ! 

Les éléments incontournables d’un matsuri

Pour bien comprendre ce qu’est un matsuri, je vais t’expliquer la présence de quatre éléments symboliques lors de ces festivités. 

Le Mikoshi

Le mikoshi est l’un des symboles les plus reconnaissables d’un matsuri. Ce sanctuaire portatif est porté à bout de bras par des dizaines de participants, vêtus d’un happi (une veste traditionnelle) et de tenues de festival. Il peut être secoué, soulevé ou balancé, dans une ambiance souvent bruyante et festive. Ce rituel est censé ravir la divinité transportée, tout en propageant des ondes purificatrices dans la ville.

Comme tu peux le voir sur les photos, la plupart des participants était vêtue de tuniques blanches, avec l’insigne Den dans le dos qui désigne le nom du quartier (Kodenmacho), je t’en parle un peu plus bas.  

Les Yatai

Les yatai sont des stands ambulants qui proposent une multitude de spécialités culinaires japonaises : takoyaki (boulettes de poulpe), yakisoba (nouilles sautées), okonomiyaki (sorte de crêpe), kakigōri (glace pilée) et bien plus encore. Ces échoppes créent une ambiance conviviale et gourmande.

Bien appréciable pendant les pauses que l’on faisait à peu près tous les quarts d’heure, arrosées au choix d’eau, de bière ou de saké.  

Les danses et musiques traditionnelles

Les danses de type Bon Odori, les tambours taiko, les flûtes japonaises et les chants folkloriques font partie intégrante des activités. Ces performances sont parfois ouvertes au public, ce qui renforce le lien communautaire et l’immersion culturelle.

Parmi les danses les plus célèbres, la Bon Odori (« la danse du Bon »), est pratiquée durant le festival d’Obon, une fête bouddhiste dédiée au culte des ancêtres. Cette danse circulaire, simple et accessible, est généralement exécutée autour d’une estrade, au son des tambours taiko, des flûtes et parfois de chants folkloriques locaux.

Les costumes et le yukata

Durant l’été, les Japonais aiment porter des yukata, kimonos légers en coton, pour se rendre aux festivals. Cette tenue traditionnelle ajoute une touche de charme au festival, tout en respectant les codes vestimentaires culturels.

Le yukata est souvent porté avec une ceinture, des sandales en bois et parfois un eventail. Ses motifs varient selon l’âge, le genre et le goût : fleurs de saison, vagues, feux d’artifice, libellules ou encore symboles porte-bonheur. Pour les enfants, les yukata sont souvent colorés et ornés de motifs ludiques, tandis que les adultes optent pour des modèles plus sobres ou élégants.

Outre le yukata, les porteurs de mikoshi ou les participants aux parades arborent des happi avec l’enseigne du quartier, comme je t’expliquais plus haut. Ces vêtements ne sont pas de simples déguisements : ils incarnent un respect de la tradition et une volonté de s’unir dans l’esprit du festival. Pour les touristes (comme moi), porter un yukata est une excellente façon de s’immerger dans la culture japonaise de manière authentique.

Les plus célèbres matsuri du Japon

Gion Matsuri (Kyoto)

Le Gion Matsuri est l’un des plus anciens et des plus prestigieux festivals du Japon. Organisé chaque mois de juillet à Kyoto, il est célèbre pour sa grande procession de chars décorés, appelés yamaboko. Ce festival, classé au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs.

Awa Odori (Tokushima)

L’Awa Odori est un festival de danse qui se déroule en août à Tokushima, sur l’île de Shikoku. Les participants, vêtus de costumes traditionnels, défilent dans les rues en exécutant des pas de danse rythmés, accompagnés d’instruments à cordes, de tambours et de chants.

Nebuta Matsuri (Aomori)

Le Nebuta Matsuri, à Aomori au nord du Japon, est connu pour ses immenses lanternes flottantes représentant des guerriers mythologiques et des divinités. Ces structures illuminées défilent la nuit, offrant un spectacle visuel saisissant.

Tenjin Matsuri (Osaka)

À Osaka, le Tenjin Matsuri est célèbre pour sa procession fluviale et ses feux d’artifice spectaculaires. C’est un exemple parfait d’un festival urbain mêlant tradition religieuse et ambiance festive moderne.

Sinon, petite précision : l’été est la saison des matsuri par excellence au Japon. Entre juin et septembre, les festivals s’enchaînent dans tout le pays, profitant du climat chaud et des vacances scolaires. C’est également la période de célèbres feux d’artifice très attendus.

Pourquoi les matsuri fascinent autant ?

Si ces festivals hors du commun pour nos yeux d’européens fascinent autant, c’est que les matsuri japonais représentent une porte d’entrée privilégiée dans la culture nipponne. Contrairement à d’autres événements plus institutionnels, ils se vivent dans la rue, au contact direct des habitants. Pour les touristes (comme moi), c’est l’occasion de :

  • Découvrir des rituels religieux authentiques et ancestraux ;
  • Goûter à une cuisine de rue locale et savoureuse ;
  • S’immerger dans une ambiance festive typiquement japonaise ;
  • Participer en dansant ou en défilant avec les locaux (ce que j’ai adoré).

Les matsuri sont donc bien plus que des fêtes locales : ils sont l’expression vivante de la culture japonaise, entre foi, tradition, art et convivialité. Que tu sois amateur de spiritualité, de folklore, de gastronomie ou de découvertes culturelles, participer à un matsuri est une expérience inoubliable. J’espère que grâce à cet article, c’était presque comme si tu y étais.

D’ailleurs, petite vidéo immersive pour clôturer cet article :


Comme d’hab, je te partage les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone jusqu’au Japon.
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Et pour ceux qui prennent le train en marche, retrouvez ici tous les articles publiés précédemment.

On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine pour plus d’infos sur le pays du Soleil levant !

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