Zoom Corée du Sud : des origines à la puissance moderne

Je suis de retour en Corée ! Du Sud, évidemment. Est-ce que tu te souviens que c’est là que j’avais pris le ferry pour arriver au Japon ? Après 3 mois au Japon (déjà), j’ai dû sortir à l’expiration de mon 1er visa. J’ai donc pris le ferry dans l’autre sens à Fukuoka, direction Busan !

Spoiler (enfin tu avais deviné si t’es rusé ou si t’as suivi mon aventure depuis le début) : je retourne au Japon d’ici 2 semaines pour un deuxième visa.  

Arrivé en Corée du Sud, je me suis dit que ça serait une bonne idée de parler de la Corée sur mon blog. Et comme le dernier article était sur l’histoire des Empereurs japonais, je me suis dit que je te parlerais aujourd’hui de l’histoire de la Corée.

Actuellement, le pays est en pleine élection présidentielle suite à la destitution du président Yoon Suk Yeol validée par la Cour constitutionnelle le 4 avril dernier. Est-ce que tu avais entendu ? Mais la situation politique du pays étant extrêmement particulière, et l’objectif du blog étant de donner des infos sur le voyage bas-carbone, je n’ai ni la légitimité, ni l’envie de parler politique ici. Alors on va parler histoire, qu’en dis-tu ?

Officiellement appelée République de Corée, c’est aujourd’hui l’une des économies les plus dynamiques d’Asie. Derrière son succès technologique et culturel qui fait sa renommée mondiale, la Corée du Sud cache une histoire complexe, marquée par des invasions, des colonisations et surtout beaucoup de résilience.

Les origines de la péninsule coréenne

L’histoire de la Corée commence bien avant la fondation de la Corée du Sud moderne. La péninsule coréenne est en fait habitée depuis la préhistoire (oui on remonte à très loin) . Le premier royaume connu est Gojoseon, fondé selon la tradition en 2333 avant J.C. par Dangun, une figure légendaire. Ce royaume s’est étendu sur le nord de la Corée et une partie de la Mandchourie.

Au Ier siècle avant J.C., la péninsule est dominée par trois royaumes : Goguryeo, Baekje et Silla, une période connue sous le nom de Trois Royaumes (tout simplement). Ces entités luttent pour le pouvoir jusqu’à ce que le royaume de Silla, aidé par la Chine des Tang, unifie la majeure partie du territoire en 668.

La Corée unifiée et les dynasties

Après l’unification, la dynastie Silla unifiée règne jusqu’au Xe siècle, avant d’être remplacée par Goryeo (918–1392), d’où vient le nom « Corée ». C’est une période de développement artistique, culturel et religieux, notamment du bouddhisme.

La dynastie Joseon (1392–1897) succède à Goryeo. Elle adopte le confucianisme comme idéologie d’État et développe un système administratif rigide. C’est sous Joseon que l’alphabet coréen est inventé, en 1443 par le roi Sejong le Grand. Cette dynastie marque l’apogée culturelle de la Corée traditionnelle, mais elle est aussi marquée par des invasions japonaises (1592–1598) et mandchoues.

La colonisation japonaise (1910–1945)

En 1910, la Corée est annexée par le Japon après une série de manœuvres diplomatiques et militaires. Cette période, qui dure jusqu’en 1945, est l’une des plus douloureuses de l’histoire coréenne. En effet, le Japon impose une politique d’assimilation culturelle, interdit la langue coréenne et exploite les ressources du pays. De nombreux Coréens sont même forcés au travail ou enrôlés de force dans l’armée japonaise. (Oups, c’est la première fois que je donne des infos peu reluisantes sur le Japon).

Malgré la répression, une résistance se développe à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le mouvement du 1er mars 1919 est l’une des premières grandes manifestations pacifiques pour l’indépendance.

La partition de la Corée et la guerre (1945–1953)

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée est libérée du joug japonais après 35 ans donc de colonisation. Cependant, elle est divisée en deux zones d’occupation : au nord, l’Union soviétique ; au sud, les États-Unis. Cette division, initialement temporaire, devient permanente avec la création de deux États en 1948 : la République de Corée (Corée du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord).

Le 25 juin 1950, la Corée du Nord envahit le Sud, déclenchant la guerre de Corée. Ce conflit sanglant, impliquant des forces internationales (notamment américaines et chinoises), cause des millions de morts. Un armistice est signé en 1953, mais aucun traité de paix n’est conclu. La péninsule reste divisée, et la zone démilitarisée marque encore aujourd’hui la frontière entre les deux Corées.

La dictature et le développement économique (1953–1987)

Après la guerre, la Corée du Sud est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le premier président, Syngman Rhee, instaure un régime autoritaire. Il est renversé en 1960 après des manifestations massives.

Une série de coups d’État militaires amène Park Chung-hee au pouvoir en 1961. Son régime, bien que dictatorial, lance un programme de développement économique rapide, appelé les miracles de la rivière Han. Grâce à des investissements massifs dans l’éducation, l’industrie lourde et l’exportation, la Corée du Sud passe du statut de pays sous-développé à une puissance industrielle renommée en quelques décennies.

Cependant, ce développement se fait au prix d’une répression politique importante. Ce n’est qu’en 1987, après des manifestations démocratiques majeures, que le pays organise ses premières élections présidentielles libres.

La démocratisation et la modernisation (1987–2000)

Les années 1990 marquent une transition démocratique majeure. Le président Kim Young-sam, élu en 1992, est le premier civil à accéder au pouvoir depuis plus de 30 ans ! Il poursuit les réformes économiques et institutionnelles.

En 1997, la Corée du Sud subit de plein fouet la crise financière asiatique, mais réussit à rebondir rapidement grâce à des réformes économiques soutenues par le FMI.

En 1998, Kim Dae-jung, prix Nobel de la paix, lance la Sunshine Policy pour améliorer les relations intercoréennes. Cette politique de rapprochement aboutit finalement à un sommet historique entre les deux Corées en 2000.

La Corée du Sud contemporaine 

Au XXIe siècle, la Corée du Sud est devenue un acteur mondial majeur. Elle s’est imposée comme une puissance technologique, mais aussi culturelle, grâce à la vague K-pop, K-dramas, cinéma coréen.

Le pays a accueilli des événements internationaux de premier plan : les Jeux olympiques de Séoul en 1988, la Coupe du monde de football en 2002 (coorganisée avec le Japon), et les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang en 2018.

Politiquement, le pays continue d’alterner entre gouvernements conservateurs et progressistes. Les relations avec la Corée du Nord restent tendues, ponctuées de périodes de dialogue et de confrontation…

Des relations intercoréennes tendues mais fluctuantes

Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord sont marquées par une instabilité chronique. Bien que techniquement en guerre (puisque aucun traité de paix n’a jamais été signé), les deux pays ont connu des périodes de dialogue et de rapprochement, alternant avec des phases de confrontation militaire et diplomatique.

La politique menée par le président sud-coréen Kim Dae-jung dans les années 2000 a permis une amélioration temporaire des relations, avec notamment des sommets historiques entre les dirigeants du Nord et du Sud, la réunification temporaire de familles séparées, et des projets économiques communs comme la zone industrielle de Kaesong.

Cependant, ces efforts ont souvent été remis en cause par les essais nucléaires de la Corée du Nord, ses tirs de missiles, ou ses provocations militaires, comme le bombardement de l’île de Yeonpyeong en 2010 ou le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan.

Les années récentes ont vu de nouvelles tentatives de dialogue, avec des sommets très médiatisés entre Kim Jong-un et les présidents sud-coréen et américain. Toutefois, ces échanges n’ont pas débouché sur des accords concrets durables, et les tensions restent vives. Malgré ces difficultés, la Corée du Sud continue de promouvoir une politique de paix et de coopération, tout en renforçant ses capacités militaires et ses alliances stratégiques.

L’histoire de la Corée du Sud est donc, comme je t’annonçais en intro, celle d’un peuple résilient, capable de renaître des cendres de la guerre et de l’occupation pour devenir une démocratie prospère et influente. Si la mémoire des blessures passées reste vive, la Corée du Sud incarne aujourd’hui un modèle de transformation rapide, combinant tradition et modernité.


Si tu as des questions sur la Corée, pays relativement peu connu et donc peu touristique, je me ferai un plaisir de te répondre en commentaire. Et pour la semaine prochaine, on arrête les sujets d’histoire pour revenir dans l’actualité. Quelque chose me dit (mon estomac) qu’on y parlera probablement de nourriture (entre autre)…

Daeum jue baevo ! Ça veut dire à la semaine prochaine en coréen. Non, je ne commence pas à apprendre la langue, sinon ma langue va fourcher avec le japonais, mais ça fait un final stylé. Allez, annyeong ! (salut).

Sur ce, je te partage comme d’habitude les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone au Japon.
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Et pour ceux qui prennent le train en marche, lisez ici tous les articles précédents.

On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine pour toujours plus d’infos sur le pays du Soleil levant, euh je veux dire sur la Corée !

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