Vie sédentaire VS vie nomade : faut-il vraiment choisir ?

Coucou de Jeju, où je suis arrivé la semaine dernière. J’en ai profité pour escalader le mont Hallasan, plus haut pic de Corée avec ses 1 950 mètres d’altitude. Mon objectif : entrainement en vue de l’ascension du mont Fuji que je prévois de faire en juillet ! Je suis nouveau en rando, et j’ai adoré ! Je t’en parle en détails très bientôt.

Avec tout ça, je réfléchis pas mal en ce moment, oui plus que d’habitude… Tu te souviens, je me suis remis en route vers la Corée après un mois et demi à Tokyo. J’ai donc profité de la vie sédentaire pendant plusieurs semaines, ce qui m’a fait réfléchir sur les deux types de voyage que je mène depuis mon départ, alternant entre des périodes de mouvement intense, et des moments plus stables.

Je te propose donc aujourd’hui une petite réflexion philosophique sur la vie sédentaire et la vie de nomade qui semblent un peu s’opposer. La première consiste à habiter un lieu fixe, y construire son quotidien et s’y ancrer (à priori) durablement. La seconde repose sur le mouvement, l’itinérance, l’adaptabilité et l’absence d’un lieu unique d’attache.

Si le mode sédentaire est aujourd’hui largement dominant, notamment dans les sociétés industrialisées, le mode nomade connaît un regain d’intérêt dans certains milieux, notamment chez les travailleurs indépendants, les « digital nomads » (coucou), ou encore les personnes en quête de liberté et de minimalisme. 

Quelles sont les caractéristiques, avantages et limites de chacun de ces modes de vie ? Peut-on réellement les opposer, ou sont-ils complémentaires ? En fin de compte, a-t-on vraiment besoin de choisir ? C’est parti pour de la philosophie !

La vie sédentaire : stabilité, confort et enracinement

La vie sédentaire, adoptée par la majorité des sociétés modernes, est synonyme de stabilité. Elle repose sur l’établissement dans un lieu fixe : une maison, un appartement, une ville ou un village. Elle permet de construire un environnement stable, de tisser des liens durables avec ses voisins, ses collègues, ses amis. Elle favorise aussi l’accès à des infrastructures essentielles : école, hôpital, transports, commerces.

L’un des grands avantages de la sédentarité est la prévisibilité. Avoir une adresse fixe facilite les démarches administratives, la construction d’une carrière professionnelle à long terme, la scolarisation des enfants, et l’accès à des soins réguliers. Ce mode de vie permet aussi de développer un sentiment d’appartenance fort à une communauté ou une culture locale.

Cependant, cette stabilité peut avoir un revers : la routine, l’ennui, et parfois une forme d’immobilisme. L’as-tu déjà ressenti ? As-tu déjà eu envie de partir pour casser cette routine métro-boulot-dodo ? En effet, rester trop longtemps dans le même environnement peut entraîner une certaine lassitude. Par ailleurs, la sédentarité moderne est souvent associée à une vie très peu mobile physiquement : position assise prolongée, temps passé devant des écrans, déplacement en voiture, etc. Cette sédentarité corporelle, en particulier dans les zones urbaines, a des effets néfastes sur la santé physique : obésité, troubles musculo-squelettiques, maladies cardiovasculaires.

Je pense que la sédentarité aurait aussi une part à jouer sur le côté psychique, dans une société où les possibilités sont démultipliées, à l’heure où il est maintenant possible de voyager si facilement, de changer de carrière professionnelle, de s’engager dans des projets si divers et variés. La société a changé, et les modes de vie aussi. Si la vie sédentaire était probablement vue comme une réussite sociale dans les générations précédentes, ne serait-elle pas devenue « has been » ? J’emploie des expressions extrêmes volontairement, parce que je prêche pour ma paroisse, n’est-ce pas ?   

La vie nomade : liberté, adaptabilité et mouvement

À l’opposé du modèle sédentaire, la vie nomade repose quant à elle sur le mouvement perpétuel. Traditionnellement associée aux peuples pasteurs, chasseurs ou commerçants, elle est aujourd’hui incarnée par des formes nouvelles comme les voyageurs longue durée, ceux par exemple qui partent en van profiter de la « vanlife » comme on dit, les travailleurs à distance vivant de manière itinérante, ou même les expatriés qui vivent à l’étranger un certain temps.

Le nomadisme offre un atout majeur : la liberté. Il permet de choisir ses lieux de vie au gré des envies, des opportunités ou des saisons, comme je le fais en ce moment. Il favorise une forme de désencombrement matériel : vivre en mobilité oblige à alléger ses possessions et à se recentrer sur l’essentiel. Cette forme de vie développe également de nombreuses compétences : adaptabilité, gestion du changement, autonomie.

Sur le plan psychologique, la vie nomade peut renforcer le sentiment de lâcher prise, d’ouverture d’esprit et de découverte. Changer fréquemment d’environnement pousse à rencontrer de nouvelles personnes, à découvrir de nouvelles cultures et à remettre en question ses propres habitudes, également en plein dans ce que je vis en ce moment !

Cependant, le nomadisme a aussi ses limites, comme je t’en ai d’ailleurs déjà parlé. L’absence de stabilité peut entraîner une fatigue mentale et physique, un manque de repères, voire une certaine solitude. Il peut être difficile de maintenir des relations durables, de suivre un traitement médical ou d’avoir accès à des services de qualité. La logistique constante liée aux déplacements, l’incertitude sur l’avenir ou les aléas administratifs peuvent aussi être une source non négligeable de stress. D’où l’importance capitale de s’écouter en voyage.

Mais entre ces deux styles de vie bien différents, n’existerait-il pas un type de voyage hybride ?

Nomadisme numérique : l’hybride contemporain

Avec le développement d’Internet et du télétravail, une forme hybride entre les deux modèles a émergé il y a quelques années : le fameux nomadisme numérique. Ce mode de vie permet de combiner mobilité géographique et activité professionnelle stable. Les nomades digitaux peuvent ainsi vivre à Bali (par exemple) tout en travaillant pour une entreprise basée à Lille (par exemple), ou changer de continent tout en conservant leurs clients grâce aux outils numériques.

Ce modèle séduit de plus en plus de jeunes actifs en quête de sens, d’indépendance et d’équilibre entre vie pro et perso. Le rêve, non ? Cette nouvelle manière de vivre et de voyager dans un même endroit incarne une forme de liberté maîtrisée, où l’individu peut choisir son rythme de déplacement tout en gardant une certaine sécurité économique. Si cela demande une organisation bien huilée, c’est un entre-deux que j’adore ! Est-ce que tu as déjà essayé, ou déjà envisagé ce style de vie ? 

Néanmoins, la vie de « nouveau nomade » n’est pas accessible à tous, j’en suis bien conscient, car elle nécessite souvent des compétences spécifiques (digitales, entrepreneuriales), une bonne gestion financière, et un certain niveau de privilège (passeport, revenus, réseau). De plus, cela peut reproduire certaines inégalités en profitant des écarts de coût de la vie entre pays tout en échappant aux contraintes fiscales ou sociales des lieux traversés. Rien n’est idéal, pas vrai ?

Choix de vie ou contrainte ?

Il est important de noter que le choix entre vie sédentaire et nomade n’est pas toujours volontaire. Dans certaines régions du monde, la sédentarisation a été imposée à des peuples nomades (ex. : Touaregs, Roms), provoquant des ruptures culturelles et sociales profondes. À l’inverse, d’autres sont contraints à la mobilité par la guerre, la précarité, les catastrophes naturelles ou les changements climatiques. Le nomadisme forcé n’a rien d’une vie de liberté, mais ressemble à une errance difficile.

Par ailleurs, le capital nécessaire pour adopter un style de vie mobile – matériel, financier, administratif – n’est pas à la portée de tous. De nombreuses personnes rêvent de voyage sans pouvoir quitter leur quotidien pour des raisons économiques ou familiales. Mais de plus en plus, le choix d’une vie nomade se présente comme une alternative à l’ennui dont on parlait plus haut : vivre une vie stimulante et enrichissante permise par notre époque.

Pour conclure, je dirais que la vie sédentaire et la vie nomade représentent deux visions du monde, chacune avec ses avantages, ses limites et ses implications personnelles. La première rassure, construit et ancre, tandis que la seconde libère, bouleverse et ouvre l’esprit. Ni l’un ni l’autre n’est meilleure : tout dépend des choix individuels, du contexte de vie et des capacités d’adaptation de chacun.

Il ne s’agit donc pas de choisir entre l’un et l’autre style de vie, mais peut-être de réconcilier les deux : trouver des formes de sédentarité flexibles, adopter un nomadisme plus conscient, ou simplement cultiver une capacité à bouger dans sa tête autant que dans l’espace. Car au fond, ce qui compte, ce n’est pas tant l’endroit où l’on vit, que la manière dont on y vit. Moi en tout cas, je vais profiter d’alterner les deux styles de vie, c’est un rythme qui me convient parfaitement pour l’instant.


Sur ces paroles philosophiques, je te partage comme d’habitude les liens vers le contenu photo et vidéo de mon aventure un peu folle et bas-carbone au Japon (et en Corée).
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On se retrouve sur les réseaux sociaux, et la semaine prochaine pour toujours plus d’infos !

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